• Le 19 février 2013 l’association Ras l’bol des sangliers organisait une démonstration à la presse de prototypes de pièges à sangliers (voir article ci-dessous). L’objet était de montrer que cela est possible bien que l’Etat se refuse à le pratiquer.

    Deux types de pièges ont été présentés. Le premier est une cage à fauves classique. Il est formé d’une cage métallique munie d’une porte guillotine. Le piège est appâté avec du maïs. En mangeant le maïs les sangliers entrent dans la cage et en marchant sur une palette, ou en faisant tomber un morceau de bois, déclenchent la fermeture de la porte guillotine derrière eux. Ce type de piège doit être utilisé pour les secteurs de plaine, avec un accès facile, en l’absence de cheminement bien identifié des animaux.
    Le second piège présenté est une nasse constituée d'un filet en cordelette dont l'ouverture est un anneau coulissant en câble. Ce piège doit être placé, gueule ouverte, dans un passage des animaux en descente. Dans leur course les sangliers rentrent dans le filet, entrainent la fermeture de l’anneau de câble derrière eux et se trouvent coincés dans le filet. Ce type de piège est particulièrement adapté pour les secteurs de pente, avec des passages de sangliers bien identifiés, comme les Cévennes ardéchoises. Il est léger et facile de mise en œuvre.

    Avec ces deux types de pièges les sangliers sont capturés vivants sans blessures. S’ils étaient mis en œuvre la destruction des animaux se ferait à l’intérieur des pièges par les agents de l’Etats : piégeurs agréés ou lieutenants de louvèterie.

    La pression de chasse est aujourd’hui maximale sur le sanglier et ne permet pas de réduire les populations à un niveau acceptable pour les usagers : agriculteurs, particuliers, automobilistes,… Le piégeage pourrait être utilisé par l’Etat pour compléter l’action de chasse et contribuer à la réduction des populations de sangliers.

    Dès lors pourquoi l’Etat ne le pratique-t-il pas ?
     
    Tout propriétaire ou fermier peut faire procéder au piégeage des animaux nuisibles qui portent atteinte à ses intérêts en faisant appel à un piégeur agréé. Toutefois l’article 18 de l'arrêté du 29 janvier 2007 du ministère environnement interdit de piéger le sanglier lorsque celui-ci est classé nuisible. Aucune raison objective ne justifie cette interdiction. Les grands principes du piégeage sont : la non souffrance des animaux, la possibilité de les relâcher en cas de capture d’une espèce non souhaitée et la sécurité du piégeur. P. Vassal, piégeur agréé dans le département de l’Ardèche, a expliqué lors de la démonstration que la capture des sangliers par les techniques présentées répondait à toutes ces conditions. L’interdiction de piégeage infligée par le ministère aux propriétaires et aux fermiers et donc injustifiée et doit absolument disparaitre.

    Bien que le piégeage soit encore aujourd’hui interdit aux propriétaires et aux fermiers comme indiqué précédemment, l’Etat n’est, lui, pas soumis à cette interdiction et pourrait procéder au piégeage des sangliers pour la régulation administrative des animaux. La régulation administrative est faite aujourd’hui exclusivement par deux moyens : les tirs d’affut par des lieutenants de louvèterie et les battus administratives. Toutefois, les tirs  d’affuts sont réalisés sans attirer préalablement les sangliers avec du maïs et les battues administratives sont réalisées avec les équipes de chasse limitées de chaque territoire. Ces mesures ont donc une très faible efficacité. Le piégeage serait un moyen de régulation efficace et très économe en moyens de l’Etat. En effet la visite quotidienne des pièges pourrait être déléguée à des personnes locales (agriculteurs par exemple). En cas de capture, la personne en question préviendrait le lieutenant de louvèterie qui viendrait procéder à la destruction. Chaque déplacement du lieutenant de louvèterie serait ainsi soldé par une destruction de sanglier contrairement à la méthode des tirs d’affuts actuelle où les longues heures d’attente se soldent souvent par un échec. Il est aujourd’hui incompréhensible que l’Etat, par la voie de la Préfecture, ne procède pas au piégeage des sangliers dans des secteurs ou cette espèce en surpopulation a un impact économique et de sécurité publique notoire : dégâts agricoles, accidents de la route, destruction des potagers et jardins, …

    Article du Dauphiné Libéré (cliquez sur l'image) :

    En entrant dans le piège, le sanglier appuie sur une palette qui déclenche la fermeture de la porte. Le DL/Fabrice ANTERION

    Le Dauphiné Libéré du 20-02-2013

     


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