• Législatives 2017

    Ras l'bol des sangliers a demandé aux candidats du deuxième tour des législatives des trois circonscriptions de l'Ardèche de se positionner sur la problématique des surpopulations de sangliers. Ci-dessous le courrier qui leur a été adressé.

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    Madame, Monsieur,

    Vous êtes candidat(e) au deuxième tour de l'élection législative 2017 en Ardèche. Nous souhaitons connaître votre position face à la problématique des surpopulations de sangliers.

    La révolution française a aboli le privilège de chasse. Suite à quoi tout propriétaire était libre de disposer du gibier se trouvant sur ses terres. Cela s'est traduit notamment par ce qui fut nommé le « droit d’affût ». Il s'agissait, pour les agriculteurs, de pouvoir détruire le gibier se trouvant sur leur propriété. Au fil du temps, le loisir de la chasse s'est structuré et a perçu le droit d’affût comme une privation de gibier potentiel. C'est ainsi qu'en 1969, sur demande du monde de la chasse, le législateur a décidé de supprimer le droit d'affût. Depuis, le gibier ne peut être tué que par les chasseurs. En contrepartie, un système de compensation très partielle des dégâts aux cultures est en place.

    Depuis les années 1990 les populations de sangliers connaissent une explosion démographique liée à plusieurs facteurs, au rang desquels se trouvent certaines pratiques cynégétiques telles que les lâchers, le nourrissage, et la préservation des femelles gestantes.

    Ces surpopulations de sangliers posent aujourd'hui de graves problèmes au niveau national et en Ardèche en particulier.

    L'activité économique agricole subit des pertes considérables chaque année. Les dégâts indemnisés, dépassent les 400 000 € cette année en Ardèche. Il ne s'agit là que de la face émergée de l'iceberg du préjudice subi par le monde agricole. Les dégâts ne peuvent être déclarés en deçà de certains seuils fréquemment relevés. Certains types de dégâts ne sont pas indemnisés pouvant s'élever à plusieurs dizaines de milliers d'euros par exploitation. La pose, la surveillance et l'entretien des clôtures de protection, extrêmement coûteux, reviennent dans l'immense majorité des cas à l'agriculteur lui-même...
    Le risque pour la sécurité routière se fait de plus en plus prégnant. Les dégâts matériels, qui ne sont plus pris en charge par le fond de garantie des assurances obligatoires, ne sont plus officiellement recensés, mais chaque famille ardéchoise connaît dans son entourage une personne ayant percuté des sangliers sur la route et ayant subi des dégâts matériels. Malheureusement ces accidents de la circulation conduisent également à des blessés voire à des décès. Ainsi, ces deux dernières années, les collisions avec des sangliers ont fait trois blessés, dont un grave, dans notre département. Ce sont trois morts qui sont à déplorer cette dernière année dans les départements voisins. Les sangliers en surnombre envahissent régulièrement les zones urbaines faisant encourir un risque direct pour la population. Enfin les sangliers portent atteinte aux biens publics et privés : routes, chemins, murets, calades, jardins,…

    Malgré cela le sanglier bénéficie toujours d'un statut d’exception. L'article L427-9 du code de l'environnement permet à tout propriétaire ou fermier de détruire les bêtes fauves qui porteraient dommage à ses propriétés sauf le sanglier. Le piégeage peut être utilisé pour réguler toutes les espèces classées nuisible sauf le sanglier (article 18 de l’arrêté ministériel NOR-DEVN0700128A).

    À l'évidence des intérêts divergents se manifestent autours de cette problématique. Il y a d'un côté les intérêts du loisir de la chasse qui trouve son plaisir dans la surabondance de gibier. De l'autre côté il y a les intérêts de la sécurité routière, de l'activité agricole et de la préservation des biens publics et privés qui voudraient que le nombre de sangliers soit réduit d'au moins 80 % afin que la présence de cet animal soit supportable par tout un chacun.

    Nous vous demandons de vous positionner face à cette problématique. Quels sont les intérêts que vous défendrez et qui guideront votre action ? Ceux de la chasse qui se complait d'un gibier abondant ou ceux de la sécurité routière, de l'économie agricole et de la préservation des biens publics et privés ? La réduction du nombre de sangliers passe par des mesures de destruction complémentaires à la chasse : droit d’affût, piégeage, stérilisation sélective. Comment vous positionnez-vous face à ces solutions techniques qui sont aujourd'hui interdites par le droit, sans justification recevable, et qui sont ouvertement rejetées par le monde de la chasse?

    Nous vous remercions de nous adresser votre réponse avant le 15 juin 2017. Celle-ci sera publiée.

    Dans l’attente, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l’expression de nos salutations les meilleures.


    Pour « Ras l’bol des sangliers »,
    Les Co-Présidents,
    Agnès AUDIBERT Alexandre FAURE
                    


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